Dangers immédiats
Être un peu soûl, c’est déjà être soûl.
En fonction de l’état de fatigue, de la nourriture qu’on a ingurgitée, de son humeur, un même verre peut avoir des conséquences diverses. Si vous «n’écoutez» pas votre corps, vous êtes déjà en zone dangereuse. Il y a des jours où après un verre, conduire sera déjà périlleux : l’alcool amplifie la somnolence, l’insouciance. Le premier danger, c’est donc de ne pas connaître ses limites, justement parce que l’alcool donne l’impression qu’on n’a pas de limites.
La perte de repères, dès le troisième verre.
Il n’y a pas de règle absolue, mais sachez que dès le troisième verre, vous perdez vos repères. L’effet désinhibant vous pousse à reculer vos limites, or ce sont elles qui vous protègent des accidents ou des actes dangereux en temps normal. Les conséquences peuvent être terribles : une bagarre qui tourne mal et finit au commissariat ou à l’hôpital ; des relations sexuelles non désirées ou non protégées, voire un viol collectif — avec l’angoisse en attendant de savoir si on est devenu(e) séropositif, et les séances de psy pour tenter de retrouver un semblant de vie normale ; les accidents domestiques (chute dans une salle de bains ou un escalier) ou routiers, en voiture, à vélo, en scooter et même à pied : une étude française (voir le lien ci-contre sous «Etude ACALC») montre que plus d’un cinquième des accidents impliquant des piétons en état d’ébriété sont mortels…
Mortelle, la fête !
Et puis, il y a un stade où l’organisme n’a pas seulement perdu ses repères, mais aussi sa dignité. Alors, il réagit. Le foie en a ras-le-bol de vos excès. Le cerveau vous hurle d’arrêter. L’estomac se rebelle. Viennent alors les vertiges, la perte de contrôle, l’impossibilité de se tenir debout, la baisse de la température corporelle, l’endormissement involontaire et les vomissements. On est à la merci des autres et si l’on n’est pas entouré de bons amis, les conséquences peuvent être tragiques, comme celles évoquées ci-dessus.
L’alcool donne le tournis, les chiffres aussi.
Enfin, il y a le coma éthylique, bien plus courant qu’on ne le croit. Il intervient de plus en plus souvent chez les jeunes (voir le chapitre «Alcool, adolescence et «binge drinking»). Il est dangereux pour diverses raisons : l’inconscience est dangereuse en elle-même (hypothermie, viol, accidents…) Les vomissements incontrôlés peuvent provoquer l’asphyxie. Enfin, l’association d’alcool et d’autres drogues ou médicaments peut, en cas de coma éthylique, provoquer l’arrêt cardiaque et donc, la mort.
L’alcool n’a pas d’effet anodin.
Dès le premier verre,
vous êtes sous influence.